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La résistance aux vaccins et la Covid19, acteurs et pratiques numériques.
résumé :
Depuis plusieurs années, les controverses vaccinales se sont multipliées et ont gagné en visibilité dans le champ médiatique à partir de la campagne contre la grippe A(H1N1). Les travaux des historiens ont montré que la méfiance envers la vaccination est ancienne (Salvadori et Vignaud,2019). Des recherches en sociologie des sciences se sont attachées à analyser les stratégies discursives qui se déploient dans ces débats (Blume 2006). La construction d’une crédibilité par la mobilisation d’études et d’arguments scientifiques y joue un rôle déterminant, la mise en cause des adversaires eux-mêmes – cf. l’étiquetage public de l’adversaire comme anti-scientifique ou irrationnel – constituant l’une des modalités les plus communes de ces pratiques discursives. De rares études ont porté leur attention sur les discours des professionnels de santé et de militants engagés dans la promotion de la science et la lutte contre la désinformation vaccinale (Ward et al.2019). Cela étant, l’évolution de l’organisation des acteurs de la résistance à la vaccination reste globalement inexplorée, alors même que l’essor des réseaux sociaux semble avoir favorisé la constitution d’un espace numérique de contestation(Sedda, 2015). C’est ce premier angle mort que le projet de thèse entend combler en privilégiant une analyse des pratiques numériques dans la mobilisation des antivax. Comment, dans une société de plus en plus individualisée, des sujets dispersés parviennent-ils à produire collectivement des ressources et à se mobiliser ? Selon Burnett et Jaeger (2008), les interactions qui se produisent dans l’environnement numérique favorisent la constitution de nouveaux « mondes informationnels », des espaces voués aux contestations sociales et au débat public. Les travaux consacrés au cyber-activisme et à la mobilisation informationnelle ont permis d’étudier de quelle façon le réseau internet a contribué à faire évoluer des dynamiques de mobilisation, à élargir les modes d’accès et de prise de parole dans l’espace public (Cardon, Granjon, 2010). Ce cadre théorique pourra servir à la recherche doctorale. Celle-ci questionnera les pratiques communicationnelles des acteurs engagés dans la résistance aux vaccins, la ramification des réseaux exploités par les antivax, le cheminement des informations, etc. Il s’agit notamment d’étudier les architectures numériques qui facilitent la circulation des contenus et à cartographier les mondes informationnels associés à ce phénomène social (typologie des acteurs sociaux et des stratégies digitales employées pour réunir ou recruter des internautes dans la cause anti-vaccinale).
Directeur de thèse : Eric Heilmann
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