Aujourd’hui bien que certaines initiatives telles que la journée de l’alimentation à l’hôpital soient portées à un niveau national, la plupart des actions mises en œuvre visant à ritualiser, donner du sens au service du repas sont initiées à un niveau local. Toutefois on constate une disparité du traitement des repas selon les établissements de santé et parfois même à l’intérieur d’un même établissement selon les unités de soins. Selon les établissements le patient ne bénéficiera pas du même suivi concernant ses repas alors même que la dénutrition est reconnue comme un facteur d’aggravation de la plupart des pathologies (HAS 2007). Ce projet qui se construit en étroite collaboration avec des professionnels de santé a pour ambition de lutter contre les inégalités concernant un soin central à l’hôpital : le repas.
Le projet ALIMS (Alimentation et Lutte contre les Inégalités en Milieu de Santé) coordonné par Clémentine Hugol-Gential, Maître de Conférences en SIC, avait été récompensé en février 2015 par le Programme National pour l’Alimentation sous l’égide du Ministère de l’Agriculture. Cette première dotation de 40 000 euros a notamment permis de lancer une première enquête centrée sur l’oncologie dans trois établissements de Dijon : Le Centre Georges François Leclerc, le CHU de Dijon, La Polyclinique du Parc.
ALIMS a été retenu dans le cadre de l’appel à projets génériques de l’Agence Nationale de la Recherche au sein du défi 4 : Vie, Santé, Bien-être. Une nouvelle dotation de plus de 150 000 euros permet de continuer le projet jusqu’à fin 2018 et d’ouvrir un poste d’ingénieur d’études. Il réunit un consortium d’experts issus de plusieurs institutions et entreprises de la région Bourgogne : l’IREPS Bourgogne, le Centre Georges Chevrier, Slow Food Bourgogne, Cen Nutriment, le LESSAC de la Burgundy School of Business.
L’objectif du projet est une observation et une caractérisation des pratiques actuelles dans les établissements de santé, du comportement alimentaire, des représentations en lien avec le bien-être ressenti et le statut nutritionnel des patients pour dégager des pistes d’amélioration et identifier les facteurs modifiables qui pourront être ciblés par des approches interventionnelles. Dès lors, de nouveaux concepts de restauration et de prise en charge pour les patients seront imaginés.